Dans les courreaux, le flux de nord-est souffle à 16-17 nœuds et lève un léger clapot. Mais les conditions restent idéales pour permettre aux équipages de pousser les feux de leur machine de carbone sur le parcours d’une vingtaine de milles. Au top, donné au portant, Maître CoQ, déjà le plus prompt à s’élancer dans la course de nuit, récidive au chapitre du départ canon. Il est alors suivi de près par PRB. Ces deux bateaux vont d’entrée de jeu creuser un peu l’écart avec leurs poursuivants et enrouler l’île au pas de deux. Jérémie Beyou et les siens impriment le rythme, mais l’équipage de Vincent Riou reste en embuscade. Il prend l’avantage au passage de la dernière marque et glisse en tête sous gennaker jusqu’à l’arrivée.
Bataille à tous les étages
Dans leurs sillages, les autres équipages ne sont pas en reste pour tirer le meilleur de leur coursier océanique en mode régate au contact. La bataille fait rage à tous les étages. Pour preuve, les onze petites secondes qui séparent sur la ligne d’arrivée Le Souffle du Nord, MACSF, et Bureau Vallée. Ce trio de bateaux ne fait, lui aussi, qu’une bouchée du temps de référence datant de 2011 (1h28’41’’). Une jolie manière de finir cette circumnavigation expresse. Et de conclure ce Défi Azimut 2015 qui a rassemblé, à un mois du départ de la Transat Jacques Vabre, un plateau d’exception de 24 skippers, comptant parmi les meilleurs talents de la course au large.
Les interviews
Vincent Riou (PRB) « On avait un équipage sympa, une belle feuille de match avec quelques bons navigateurs à bord de PRB, ce qui nous a bien facilité la tâche. On a essayé de bien faire les choses simplement et on a rempli nos objectifs sans problème. On est vraiment content de la manière dont s’est déroulé l’ensemble du week-end à Lorient. Ce Défi Azimut, dernière course avant le départ de la Transat Jacques Vabre, confirme qu’on est dans le coup et montre que sur des parcours un peu compliqués, on a quand même de l’aisance. C’est très différent de la transat, mais c’est rassurant, ça met une bonne dynamique dans l’équipage et dans toute l’équipe technique qui nous accompagne au quotidien. »
Paul Meilhat (SMA) : « Aujourd’hui, nous avions des invités de SMA à bord, nous avons pu leur montrer le potentiel des bateaux dans une météo très clémente. Nous nous sommes imposés sur les runs, c’est très satisfaisant. Nous avons eu une super journée avec une organisation au top et une météo de rêve. Ce rendez-vous nous a permis de nous confronter aux bateaux de nouvelle génération qui viennent de sortir, c’est le cas notamment de StMichel-Virbac. Il a un potentiel énorme. Maintenant, il y a vraiment deux groupes de bateaux, un rapide au près, l’autre au vent de travers. Cela va être très intéressant sur les prochaines courses de voir la capacité de ces nouveaux bateaux à se développer. »