Depuis quatre ans, la société Géovoile travaille en partenariat avec le Défi Azimut avec pour mission de trouver le meilleur des compromis entre petit budget et qualité de service maximum. Pour cette édition pré-Vendée Globe, il a été décidé d’équiper les IMOCA60 de balises, pour une collecte de données complète et sans faille : « A un mois du Vendée Globe, nous voulions montrer de quoi nous étions capables, même avec des petits moyens », explique Yann Goleau. Mission réussie.
Yann, pouvez-vous nous rappeler en quelques mots ce qu’est Géovoile
Yann Groleau : « C’est une série de services que je mets à disposition des organisateurs de courses pour faciliter leur travail ainsi que celui de la direction de course, en termes de traitement de données, de géolocalisation des bateaux. L’outil consiste à récupérer toutes les données fournies par les balises, à les traiter et à les intégrer aux logiciels de navigation utilisés par les directeurs de course (type Maxsea, Adrena…). Avant, ils devaient récupérer ces informations par mail et les intégrer manuellement. Aujourd’hui, tout est automatisé.
Il y a deux phases : la partie traitement des données et la partie cartographie, qui est la « mise en image » des données collectées et traitées.
L’activité Géovoile a débuté par de la cartographie, mais, très vite, la partie traitement de données s’est imposée et aujourd’hui les deux services sont en général sollicités par les organisations de course. »
Ça, c’est en coulisses, mais côté cartographie, de quelle façon toutes ces données sont-elles accessibles ?
Yann Groleau : « Toutes les valeurs calculées sont transposées graphiquement pour les rendre intelligibles : il y a bien sûr le positionnement des bateaux, et puis les caps, les vitesses symbolisées par des roses des vents. Il y a aussi les graphiques et les statistiques… »
Comme les coureurs au large, Géovoile a commencé sur le circuit Mini, et se prépare aujourd’hui à son 2e Vendée Globe, entre 2 Volvo Ocean Race…
Yann Groleau : « Ma toute première cartographie c’était en 2005 et le premier travail avec une direction de course c’était en 2006, sur le circuit Mini, avec Denis Hugues comme directeur de course de la toute première édition des Sables Les Açores Les Sables. Il a bien apprécié mon travail et, de fil en aiguille, tout le monde s’est intéressé à mon travail. »
Au fil des courses, Géovoile a progressé grâce à un échange permanent avec les directions de course, y a t-il encore des évolutions possibles ?
Yann Groleau : « Il reste des améliorations possibles sur le rendu des cartographies. En 2D je pense que l’on a atteint ce qu’on pouvait faire de mieux : on a ce qu’il y a de plus fluide, rapide, intuitif. Maintenant, il faudrait trouver une façon de rendre la 3D aussi intuitive que la 2D. Mais, en 3D, on a du mal à appréhender qui est 1er, qui est 2e en fonction des angles des caméras.
Je ne m’y suis donc pas encore attaqué d’une part parce que ça demande un budget dont peu d’organisations de course disposent, et d’autre part parce que le public souhaite, avant tout, voir tout de suite qui est 1er, 2e etc. Et le seul moyen de visualiser cela clairement, c’est la projection 2D.
La 3D reste un accessoire, un complément à la cartographie. »